Bonjour,
Sans ne pas entr'apercevoir la possibilité de mieux gérer le circuit de ce genre de personnes, il faudrait tout de même que
les personnels de ton service (et surtout celles qui ont suivi la formation radioprotection... mais en parle t'on ?), sachent qu'un patient qui revient de scinti n'est pas comparable à une pose de vis-plaque au bloc en terme de débit de dose... aux alentours de 15 µSv (!) par heure à 1 m... alors même si on est enceinte et qu'on le déshabille/habille durant 3 minutes... la dose reçue reste fifrelinesque et ne nécessite pas nécessairement le pataques que cela prend parfois (enfin, je parle de chez nous... alors que les manips portent toutes un dosimètre qui remplit pleinement sa fonction)... Mais il y a un devoir d'information, je suis entièrement d'accord afin d'éviter des pics de stress (injustifiés, comme je viens de le dire)...
Le service de médecine nucléaire doit effectivement faire le nécessaire pour que les services de soins soient informés que le patient a eu une injection de radiopharmaceutique (des feuilles agrafées sur le dossier avec les recomm de bases, ce que l'on fait chez nous) et l'info doit parvenir aux services de radio pour que tout soit bien fait (ceci dit, combien de patients ayant des BMR (et dont l'info est restée en salle de soins) se baladent dans vos services et représentent un risque bien plus considérable ?) mais dans mes procédures, je stipule bien que les femmes enceintes (si il n'y a qu'elles à l'étage) peuvent réaliser des soins courts aux patients... (je ne crois pas qu'on les empêche d'aller passer un WE en Bretagne ou de prendre l'avion)...
Il n'existe aucune législation, ni même recommandations concernant les patients ayant eu une scintigraphie, seuls les cas de l'Iode 131 (et du Samarium 153) obligent à une hospit de circonstances (et au delà de 740 MBq uniquement pour l'I131). Les "diagnostiques" sont donc considérés comme ne pouvant pas occasionner des dépassements de dose limite pour le public soit 1 mSv (et même pour un conjoint qui resterait sans cesse à leurs côtés).
Pour avoir une gestion saine de l'ordre des examens, il faut également considérer qu'entre l'injection et les images, tu peux avoir une durée plus ou moins longue (de 2 à 4 heures) qui permet de faire d'autres examens durant le temps "court" (et onéreux, même si ce n'est que de l'argent) de l'hospit.
Bien évidemment, il faudrait songer à une coordination entre services (c'est pas gagné
) pour que les prélèvements sanguins, les échos et autres examens très proches et très longs (je ne parle donc pas de la radio) soient réalisés avant l'injection en scinti.. (mais je suis surpris que tu dises que l'on attend à l'hôpital ?
)
Quant à séparer les patients que tu sais radioactifs avec les autres, si ton service dispose de cette place, cela paraît possible... mais encore une fois pour un gain dosimétrique faible... surtout si tu travailles avec du numérique avec des paramètres non optimisés (j'appuie sur le bouton et c'est joli alors je me soucie de rien alors que j'ai balancé 4 fois la dose nécessaire)... et que tes protocoles font la part belle aux acquisitions "au cas où on en aurait besoin" de la part d'un médecin qui se contrefout de la dose qu'il (te) fait délivrer... parce qu'il n'y comprend rien (si vous saviez le nombre de radiologues qui se demandent de quoi on parle lorsqu'on parle de doses)..
En radioprotection patient, je crois qu'il faut pas forcément se tromper de cible... Scinti: 1 % des examens totaux et 7 % de la dose efficace totale délivrée aux patients, scanner 8 % des examens et 40 %
de la dose (chiffres France 2002).
ciao